Sans regarder Tristouse, Croniamantal se pencha vers la source.
J’aime les sources, elles sont un beau symbole d’immortalité quand elles ne tarissent point. Celle-ci n’a jamais tari. Et je cherche une divinité, mais je veux qu’elle me paraisse éternelle. Et ma source n’a jamais tari.
Il se mit à genoux et pria devant la source, tandis que Tristouse, éplorée, se lamentait.
Ô poète, adores-tu la source ? Ô mon Dieu, rendez-moi mon amant ! Viens ! je sais de si belles chansons.
La source a son murmure.
Eh bien ! couche avec ton amante froide, qu’elle te noie ! Mais si tu vis, tu m’appartiens et tu m’obéiras.
Elle s’en alla, et à travers la forêt aux oiseaux gazouilleurs, la source coulait et murmurait, tandis que s’élevait la voix de Croniamantal qui pleurait et dont les larmes se mêlaient à l’onde adorée.