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LE POÈTE ASSASSINÉ

Croniamantal se tut un instant puis il ajouta :

— Je n’écrirai plus qu’une poésie libre de toute entrave serait-ce celle du langage :

Écoute, mon vieux !

MAHÉVIDANOMI RENANOCALIPNODITOC
EXTARTINAP + v. s.
A. Z.
Tel. : 33-122Pan : Pan
OeaoiiiioKTin
iiiiiiiiiiii


— Ton dernier vers, mon pauvre Croniamantal, dit l’oiseau du Bénin, est un simple plagiat de Fr.nc.s J.mm.s.

— Ce n’est pas vrai, dit Croniamantal. Mais je ne composerai plus de poésie pure. Voilà où j’en suis par ta faute. Je veux faire du théâtre.

— Tu ferais mieux d’aller voir la jeune fille dont je t’ai parlé. Elle te connaît et semble folle de toi. Tu la trouveras au bois de Meudon jeudi prochain à l’endroit que je te dirai. Tu la reconnaîtras à la corde à jouer qu’elle tiendra à la main, elle se nomme Tristouse Ballerinette.

— Bien, dit Croniamantal, j’irai voir Ballerinette