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rures blanches et son monocle ; on l’appelait la vrille et nul doute que cet accoutrement, chevelure lilas, monocle et fourrure blanche, ne se fût généralisé l’an suivant, si la guerre n’était venue. Un Gavarni eût peut-être surgi et nous aurions eu au bal de l’Opéra de délicieuses Vrilles comme au temps de Gavarni il y avait de charmants débardeurs.

Je la revois encore danser à Bullier, le jeudi et le dimanche, tandis que le Dr Mardrus admirait la fête en savourant une glace et que M. et Mme Robert Delaunay, peintres, opéraient la réforme du costume.

L’orphisme simultané produisait à Bullier des nouveautés vestimentaires qui n’étaient pas à dédaigner. Elles eussent fourni à Carlyle un curieux chapitre du Sartor Resartus.

M. et Mme Delaunay étaient des novateurs. Ils ne s’embarrassaient pas de l’imitation des modes anciennes et, comme ils voulaient être de leur temps, ils ne cherchaient point à innover dans la forme