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si grande que, ainsi qu’il faisait quand il avait une nouvelle maîtresse, il l’emmena dans un grand magasin où il lui acheta un imperméable avec lequel elle vint le soir même à la Coupole, en compagnie de son nouvel amant.

Le lendemain, elle reçut, par les soins de Nicolas Varinoff, toutes ses affaires, son linge, ses robes, ses fourrures, ses souvenirs de Russie, son attirail de peintre et ses tableaux.

Mais, dès le second jour, elle était lasse de Pablo. Son amour pour Nicolas lui regonflait le cœur ; elle lui écrivit et il lui répondit de revenir et, dès le huitième jour de son installation chez Pablo Counaris, tandis que celui-ci était allé se promener à Montmartre, elle se fit aider de Corail et quitta l’atelier du peintre aux mains bleu céleste qui, en l’accueillant chez lui, n’avait pas eu la présence d’esprit de lui dire qu’elle était chez elle et de lui confier les clefs.

Car les femmes ont aujourd’hui le sentiment de leur importance unique comme