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« Alors il secoua les rênes sur cocotte et sortit de la cour du Havre sans témoigner d’humeur ni d’impatience.

« Il s’arrêta devant le chantier du Nord-Sud qui s’élevait à cette époque devant la gare Saint-Lazare, descendit de son siège et ouvrit la porte de cette singulière construction de bois que les Parisiens ont admirée pendant de longues années et dont les nombreuses répliques ornent encore certains points privilégiés de la capitale. Prenant son cheval par la bride, le cocher dont je parle et duquel il est juste que la postérité connaisse le nom, Évariste Roudiol, propriétaire d’un hongre et de la voiture de place no 20364, remisa le tout dans le chantier couvert qui, somme toute, constituait une demeure assez confortable et située en plein centre de Paris. Il y avait là de la paille dont il fit litière pour son cheval qu’il détela et lui-même dormit commodément dans la voiture, bien enveloppé de couvertures, quoique la nuit, malgré la saison, ne fut pas trop froide.