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matin, M. Ludovic Pandevin, mon oncle, puisqu’il a épousé la sœur de ma mère, mais qui est aussi un riche négociant du Sentier, étant sorti de son opulente demeure située avenue du Bois de Boulogne, prenait un fiacre, près de l’Étoile.

« — À la gare Saint-Lazare, grandes lignes, dit-il au cocher, et un peu vite, je dois prendre le train du Havre.

« M. Pandevin allait à New-York pour affaires et n’emportait qu’une petite valise. L’heure pressait et le fiacre arriva à la gare quelques minutes à peine avant le temps indiqué sur l’horaire pour le départ du train.

« M. Pandevin tendit au cocher un billet de mille francs, mais l’automédon n’avait pas de monnaie.

« — Attendez-moi, dit le négociant, donnez-moi votre numéro, je vais revenir. »

« Il laissa sa valise dans la voiture et alla prendre son billet. Mais voyant alors qu’il s’en fallait d’une minute que le temps indiqué sur l’horaire pour le départ du