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femmes étrangères, les fécondes matrones vantaient leur bonheur, décrivaient les joies de leur foyer, louaient la force et l’intelligence de leur époux :

« — Venez avec moi, jeune fille, nous sommes déjà quatre épouses et nous vivons en commun auprès de notre époux. Venez partager nos tendresses communes. Nos enfants sont encore petits, ils ne sauront jamais laquelle d’entre nous est leur mère et leur piété filiale nous entourera toutes cinq.

« — Venez avec moi, ô jeune fille, cinq épouses vivent à la maison et notre mari a trois femmes encore, deux qui ont vécu jadis et une qui naîtra dans trois siècles.

« — Venez avec moi, ô jeune fille, vous serez féconde dans la nation de la fécondité. Notre nation couvrira le monde et ce sera le temps, alors, de la félicité.

« — Venez avec moi, ô jeune fille, mon mari a quinze femmes et vous serez la plus choyée étant la plus belle.

« — Venez avec moi, ô jeune fille.