Page:Apollinaire - L’Enfer de la Bibliothèque nationale.djvu/395

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

signée L. D. D. (le Duc d’Aiguillon) et d’une Préface non signée.

Ces deux morceaux, très courts et fort spirituellement écrits, sont de F.-A. Paradis de Moncrif.

Bien qu’on ait quelquefois attribué la formation et l’impression du Cosmopolite à la Princesse Douairère de Conti, on l’attribue plus généralement à Armand Vigneron-Duplessis-Richelieu, duc d’Aiguillon. Voir, à ce sujet, la curieuse note manuscrite de l’exemplaire Enfer 924, que nous reproduisons à ce numéro. Cette note indique les conditions d’impression du Recueil. Ajoutons que c’est tout ce qu’on sait de précis à ce sujet.

On a prétendu que l’ouvrage n’avait été tiré qu’à 7 exemplaires, puis qu’une contrefaçon en avait été exécutée plus tard, mais c’est une affirmation que nous croyons peu fondée. En tout cas, que l’édition ait été tirée à 7 ou à 12 exemplaires, les deux qui se trouvent à l’Enfer sont bien de l’édition originale.

Nous aurions voulu donner in extenso la Table des Pièces contenues dans ce Recueil, mais cette énumération serait trop longue. La plupart, d’ailleurs, sont fort connues, bien que quelques-unes ne se trouvent dans aucun autre ouvrage.

Citons un texte (en italien) des sonnets de l’Arétin (21 sonnets et un Epilogo), qui a permis à Alcide Bonneau de reconstituer le texte original et l’ordre primitif des xvi Sonnets Luxurieux de l’Arétin (voir 927) ; l’Ode à Priape, de Piron (15 stances) ; le sonnet de Malherbe :


Croissez, multipliez dans votre accouplement…


avec des variantes ; le Capitolo del Forno ; Dubbi Amorosi di Pietro Aretino, etc.

Enfin, le Recueil se termine par une traduction en vers français des Noëls Bourguignons de La Monnoye.

A part ces pièces, le Recueil est composé de poésies satiriques, d’épigrammes, de contes en vers et de chansons, libres naturellement.

Si le Cosmopolite, par sa rareté et par l’importance du recueil est intéressant à consulter, le texte fourmille de coquilles, tant pour les pièces en français que pour celles en italien.

Si la femme de l’intendant du duc d’Aiguillon ne connaissait pas l’orthographe du mot F. tre, elle n’était guère plus savante