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Cette longue note jointe à l’exemplaire indique qu’il appartenait au prince de Conti d’où il passa chez Prault, chez Jeyliotte, chez Camus de Lymare, chez Molini…,

L’auteur de la Cazzaria est, en effet, Antonio Vignale (ou Vignali) di Buonagiunti, qui mourut vers 1559. Il fonda entre 1525 et 1530 l’Académie des Intronati, c’est-à-dire des Hébétés, il choisit le titre d’Arsiccio Intronata, ou archi-hébété. Il y aurait quatre éditions anciennes desquelles la première, en caractères italiques, aurait paru à Venise et porterait la date de 1531. La Cazzaria est un dialogue fécennin d’une érudition singulière et peu commune. Alcide Bonneau, qui l’a traduite, a signalé quelques points de contact — probablement de simples rencontres — avec le Moyen de Parvenir. La Monnoie faisait grand cas de ce qu’il appelait : « un Dialogue merveilleux de l’Arsiccio Intronato ».

Ajoutons que Molini, auteur de la note bibliographique jointe au volume, était un très curieux personnage parisien de son temps.

Gian-Claudio Molini, fut un très bon libraire, et bien qu’il ne fût pas extrêmement lettré, ne connaissant rien des langues anciennes, c’était un bibliographe de première force. Il donna d’excellentes éditions très correctes d’auteurs italiens, du Ninfale Fiesolano, de Boccace, des œuvres de Batacchi. Molini vendait très cher des livres rares qu’il savait seul dénicher. Il mourut à Paris, à 88 ans, le 9 octobre 1812. Il était l’oncle de Giuseppe Molini, éditeur et bibliographe de Florence. La famille Molini était française d’origine. Venant du Vivarais, elle alla s’établir à Pise en 1666.


566. — Dialogo Intitulato | La Cazzaria, del L’arsiccio intro-nato.

1 vol. s. l. n, d. pet. in-8o de 91 p., rel. de maroquin bleu à grains longs, à compartiments, orné à froid et en or, dent, intér., dos orné à froid et en or, tranches dorées. Caractères italiques, du même nombre de pages que le précédant ; mais l’imposition et la justification diffèrent. Les 6 premières pages consacrées aux préliminaires manquent. Toutefois le poème est complet, car il ne commence qu’à la page 7. Par Ant. Vignali.

Voir 67, 562 et 565.