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Entends la terre véhémente
Vois les lueurs avant d’entendre les coups


Et tel obus siffler de la démence
Ou le tac tac tac monotone et bref plein de dégoût


Je désire
Te serrer dans ma main Main de Massiges
Si décharnée sur la carte


Le boyau Gœthe où j’ai tiré
J’ai tiré même sur le boyau Nietzsche
Décidément je ne respecte aucune gloire


Nuit violente et violette et sombre et pleine d’or par moments

Nuit des hommes seulement
Nuit du 24 septembre
Demain l’assaut

Nuit violente ô nuit dont l’épouvantable cri profond devenait plus intense de minute en minute

Nuit qui criait comme une femme qui accouche
Nuit des hommes seulement