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XXXVI


Ô Lou ma très chérie
Faisons donc la féerie
De vivre en nous aimant
Étrangement
Et chastement

Nous ferons des voyages
Nous verrons des parages
Tout pleins de volupté
Des ciels d’été
Et ta beauté

Mes mains resteront pures
Mon cœur a ses blessures
Que tu me panseras
Puis dans mes bras
Tu dormiras

Par de jolis mensonges
Des faux semblants des songes
Tu feras qu’éveillé
Ait sommeillé
Émerveillé

Ce cerveau que je donne
Pour ta grâce ô démone
Ô pure nudité
De la CLARTÉ
Du pâle été