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XXXIV


I


Le ciel est étoilé par les obus des Boches
La forêt merveilleuse où je vis donne un bal
La mitrailleuse joue un air à triples croches
Mais avez-vous le mot — Mais oui le mot fatal —
Aux créneaux aux créneaux laissez là les pioches
 
On sonne GARDE À VOUS rentrez dans vos maisons
CŒUR obus éclaté qui sifflait sa romance
Je ne suis jamais seul voici les deux caissons
Tous les dieux de mes yeux s’envolent en silence
Nous vous aimons ô Vie et nous vous agaçons
 
Les obus miaulaient un amour à mourir
Les amours qui s’en vont sont plus doux que les autres
Il pleut Bergère il pleut et le sang va tarir
Les obus miaulaient Entends chanter les nôtres
Pourpre Amour salué par ceux qui vont périr
 
Le Printemps tout mouillé la Veilleuse l’Attaque
Il pleut mon âme il pleut mais il pleut des yeux morts
Ulysse que de jours pour rentrer dans Ithaque
Couche-toi sur la paille et songe un beau remords
Qui PUR EFFET DE L’ART soit aphrodisiaque