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XXVI

LA CEINTURE


La Muse

Depuis longtemps déjà je t’ai laissé tout seul
Cependant me voici t’apportant mon mensonge
Poète sois joyeux tu sembles un linceul
Regarde-moi c’est moi je ne suis pas un songe

Le Poète

Ô muse je tremblais de ne plus te revoir
Voici ton doux regard voici ta robe ouverte
Et ta ceinture enfin qui me fait concevoir
Un exquis dénouement devant cette mer verte

L’Amour

Va ne t’excite pas ta Muse qui revient
Ne t’aime maintenant plus qu’à travers l’espace
Mais prends-lui deux baisers comme un suprême bien
Et sois content surtout puisque tout lasse et passe

Le Poète

Mais Amour tu sais bien que je suis maladroit
Dérobe sa ceinture en m’en fais ma couronne
Je me contenterai de penser à l’endroit
Où pressait ce ruban sur sa belle personne

La Muse

Poète me voici j’ai deux baisers pour toi
Je t’aimerais toujours d’un amour platonique
Mais toi tu m’appartiens je suis ta seule loi
Et reçois ma ceinture en un don magnifique