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rentrai chez moi, l’imagination remplie des plus agréables chimères… Je soupai gaîment, et je dormis au milieu des plus jolis songes. Il me sembla voir Lucie, belle comme Venus, couchée sur des fleurs, et entourée d’une troupe de nymphes obéissantes, m’ouvrir ses bras, asile de la volupté, et se plonger avec moi dans l’abîme du plaisir. Ô songe ! songe flatteur ! pourquoi fut-il interrompu ?… En me réveillant, j’avais encore l’esprit plein de ces douces idées, et à un signe peu équivoque, je m’apperçus aisément que j’avais rêvé de Lucie.

Toute ma journée fut employée à des préparatifs dont je connaissais bien l’inutilité ; mais il m’était si doux de m’occuper de mon amie !… Une

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