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AVANT-PROPOS

prendre en France. Paradoxe un peu fort a notre époque, et dont on voudra bien, nous l’espérons, excuser la hardiesse.

D’une manière plus précise, les nouveaux romantiques font porter leur effort sur trois points.

Sur la critique d’abord. Ce n’est un mystère pour personne qu’à l’exception de quelques hommes probes et sincères, les gens de lettres qui prennent le nom de critiques sont guidés dans leurs éloges, leurs attaques ou leurs réserves, par des préoccupations qui n’ont rien à voir avec la littérature. Restaurer la critique sincère, consciencieuse, combattue, tel est un des articles du programme néoromantique. Les études de M. Langevin, citées dans le présent volume, donneront une idée de ce que nous entendons par ce mot de critique qui n’est, dans l’esprit de la plupart des écrivains de l’heure actuelle, qu’un synonyme de réclame.

Sur le roman ensuite. Sans proscrire le roman moderne, mais en exigeant qu’il soit plus esthétique dans sa forme, plus idéaliste dans son fond, les Néo-Romantiques essayeront de remettre en honneur le roman historique, aujourd’hui si dédaigné. Ils estiment qu’il y aurait lieu d’appliquer à la reconstitution du passé les procédés du roman moderne, suivant en cela l’exemple donné par Flaubert dans Salammbô, ou, pour citer un contemporain, par M. Maurice Maindron dans ses romans sur le xvie siècle, — mais sans exclure ni la large sympa-