Scène XI
Qu’avez-vous à parler là si longtemps ?
De quoi — si j’ose m’exprimer ainsi — votre conversation traite-t-elle ?
Ah ! Mon Dieu !
Pourquoi vous effrayer, maman ? C’est Pétro,
Pétro ! Dieu trois fois saint ! D’où est-il sorti ? C’est un revenant…
Il n’y a pas de revenant qui tienne, c’est moi, Pétro, en chair et en os.
Qu’est-ce que ce Pétro ?
C’est probablement cet homme dont je vous ai parlé, l’amoureux de Natalie, ce vagabond, ce coquin.
Ah ! Ah ! Monsieur Pétro ? Ne serait-ce pas possible — si j’ose m’exprimer ainsi — qu’il s’en retourne par le même chemin qu’il est venu ? Car il semble, il paraît, il appert qu’il est de trop ici,
Pourquoi serait-il de trop ?
Évidemment de trop : on n’arrive pas comme un chien dans un jeu de quilles !
Je ne veux vous déranger en rien. Terminez de par Dieu ce que vous avez commencé.
Ça ne sera pas si facile de terminer ce qu’ils ont commencé.
Pouvez-vous nous en fournir un motif plausible ?
Par cette simple raison que si Pétro est revenu, je ne veux plus être votre femme.
Certes, madame. Mais, je vous prie, cette dation des essuie-mains n’est-elle pas le témoin — si j’ose m’exprimer ainsi — que vous m’avez épousé ?
Que je vous ai épousé, il s’en faut de beaucoup ! Les essuie-mains ne signifient rien.
Ne m’en veuilles pas, la vieille, si je dois sévir. Mais ta fille — si j’ose m’exprimer ainsi — porte le trouble dans l’ordre établi par la loi. Attendu que les essuie-mains et les mou-