personnalité lui suggère des idées, des sentiments, des images, répugnant à ceux qui le lisent, contradictoires à la philosophie et à la vision collective de son temps, cela n’étonnera personne, et l’histoire littéraire a vingt paragraphes, consacrés à la pathologie de ces exceptions. Mais que cette déviation soit celle d’un groupe compact, auquel s’offrent durablement les sources d’information, les charités d’avertissement et les espoirs d’un succès ailleurs, voilà qui, a priori, eût du aiguiser la prudence des critiques. L’erreur collective d’aujourd’hui n’est déjà plus tout à fait l’erreur ; elle a des chances historiques d’être la vérité de demain, fût-ce une vérité transitoire (en est-il d’autres dans l’évolution ?), et rien de plus commun qu’un juge confondant, selon les mots précis de M. de Souza, “ l’obscurité de la gestation ” avec l’obscurité de l’impuissance.
M. de Souza a déduit, avec une logique très sagace, les raisons que la critique avait de s’égarer ; il les a réfutées avec finesse et sans excès d’acrimonie. Ce qu’il eût pu dire avec plus d’objectivité, c’est que cette critique manquait de recul et de savoir. De recul, forcément. De savoir, il est difficile de le nier, plus difficile de s’en plaindre,