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de vous depuis votre rentrée en France. Le Sabtaba vint chez Sidy-Benajet, où je logeais, et me la communiqua. Je lui demandai aussitôt s’il était prêt à partir, il me répondit : « Oui, en ce qui me concerne ; mais il faut encore que je voie le padrone (le bey), et qu’il s’entende avec son frère. » Cette conférence ne nous fut pas favorable ; car le lendemain j’allai au Bardo, et malgré toutes mes raisons, toutes mes explications, il fut décidé que le départ serait suspendu jusqu’à la ratification du traité, ou du moins jusqu’à une nouvelle lettre de votre part, attendu que les changemens de rédaction que vous annonciez pouvaient fort bien être contraires à leur religion ou à leur dignité, et dès-lors inadmissibles, quoiqu’ils parussent peu de chose en France.

J’envoyai le lendemain Sidy-Sélim, officier supérieur du régiment régulier, pour savoir si mes raisons ne les avaient pas ramenés au départ, et pour leur faire connaître que j’allais, dans le cas contraire, être obligé de suspendre toute instruction nouvelle, bien décidé à faire pour ces princes tout ce qui pourrait être utile et même agréable, mais tout autant que ce serait encore utile à ma patrie. Tout se passa