Page:Anselme - Mission du commandant du génie Guy à Tunis, 1831.pdf/13

Cette page a été validée par deux contributeurs.

connaître au Bardo que le Roi avait refusé de ratifier votre traité.

Ces contradictions officielles durent frapper une cour aussi politique ; ce qui me le fait présumer, c’est que le Sabtaba m’a parlé souvent, depuis lors, de l’agitation qui régnait en France, et du peu de stabilité des affaires de notre patrie. Du reste il le disait avec bienveillance, et mes réponses semblaient lui faire plaisir ; il professait toujours la plus haute considération pour vous et une grande estime pour la France. En voici, entre autres, une preuve :

Un colonel italien, réfugié, m’apprit qu’on attribuait à un des ministres des bruits fâcheux sur notre armée d’Alger. Je l’écrivis aussitôt au Sabtaba, en lui disant que je ne pourrais rester vingt-quatre heures auprès d’un gouvernement qui laisserait accréditer de semblables bruits. Il vint lui-même m’apporter la réponse, m’assurant que ce n’étaient que des propos de rue que le fanatisme propageait. Il voulut savoir pourtant le nom du ministre à qui on les imputait, et me promit qu’il serait vertement gourmandé.

Sidy-Moustapha arriva du Gérid. Presque aussitôt le bey reçut la seule lettre qu’il ait eue