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de Milord Céton.

vos fadeurs. Vous avez de l’humeur, à ce qu’il paroît, ma charmante. De l’humeur ! ah ! on n’a pas le tems ici de faire de la bile ; à peine a-t-on celui de manger un morceau, & nous n’avons pas besoin de monsieur Purgon pour chasser nos humeurs. Qu’elle est singulière, dit Damon ! vous voulez donc toujours me tenir rigueur ? Savez-vous que vous serez cause de ma mort ? Tant-pis, monsieur, je ne veux tuer personne. Eh bien ! que faut-il faire pour vous plaire ? Pour me plaire, achetez tout ce qui est dans ma boutique, & je vous trouverai un homme adorable. Finissez, point de bousculages : voici des nouveautés de toutes espèces ; voyez ce qui peut convenir à madame ; je vous dirai le juste prix au comptant.

Je ne puis nombrer de combien de breloques cette boutique étoit remplie : Monime s’y fournit de plusieurs parures nouvelles. Je ne trouve rien de si agréable, dit Damon, que cette variation qui se rencontre dans une foire, ces cris, ces complimens, ces marchandises de toutes espèces, où l’on voit les efforts de l’art pour toutes les gentillesses qu’on présente à nos yeux. Ne trouvez-vous pas que cela forme un spectacle qui intéresse, qui frappe & qui réjouit, joint à la diversité des jeux qui se rencontrent à chaque pas ?