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Voyages

premiers mobiles de toutes mes actions ; je n’ignore pas qu’une noble hardiesse en doit être la base. Ah ! mon fils, dit le vieillard, en me serrant sur sa poitrine, que j’aime à voir en toi des sentimens si magnanimes ! Il fit alors un signe de la main qui fit avancer une troupe de génies pour prendre mes armes.

Lorsque je fus désarmé, le vieillard me conduisit vers le génie Zachiel, qui s’étoit revêtu d’une taille avantageuse, & de la plus belle figure du monde : une physionomie privilégiée, un regard doux, un air affable me prévinrent d’abord en sa faveur ; la grandeur & la majesté de sa personne m’inspirèrent en même tems le respect & la confiance. Ce génie, après m’avoir donné les plus gracieuses assurances de sa protection, me fit un long discours sur les calamités de ce monde, & ajouta que Monime & moi, étions encore menacés des plus grands malheurs, & qu’on n’avoit différé jusqu’à ce jour à poursuivre le lord Céton, en se vengeant sur sa famille du parti qu’il avoit constamment soutenu, que par considération pour quelques parens de Miladi, qui jusqu’alors avoient joui de la confiance de Cromwel ; mais que ceux-ci venant d’être disgraciés à leur tour, le ministère avoit expédié des ordres, afin de