Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 17.djvu/295

Cette page a été validée par deux contributeurs.
270
Voyages

élevé, pour y examiner les astres : chacun avoit une grande lunette appuyée sur l’épaule d’un autre. Quelle est donc cette cérémonie, demandai-je à Zachiel ? Ces gens, me dit-il, croyent que le firmament renferme exactement les figures & les ressemblances de tout ce qui naît & de tout ce qui brille dans leur monde ; ils assurent que toutes les parties de l’univers ont entr’elles une beauté de rapport & d’assortiment, qui conduit leurs astronomes dans toutes leurs observations. Ceux que vous voyez sur ce dôme, regardent le ciel comme un véritable livre, où est écrit tout ce qui se passe dans la nature en caractère lisible, tracé avec tant d’exactitude, qui forme des mots & des lignes séparées les unes des autres : mais que cet alphabet céleste est très-difficile à déchiffrer ! Aussi leur plus grande étude est l’astrologie, les mathématiques & la géométrie.

De-là vient, sans doute, le penchant qu’ils ont pour la magie : c’est de cette planète qu’on tire je ne sais combien d’inventions subtiles & mystérieuses ; tels sont les miroirs astronomiques, ou l’art d’entendre ce qui est pronostiqué par la lune ; la roue d’onomancie, où le rapport que les noms ont entr’eux ; la sphère de dévination ; le systême particulier des couleurs, où l’on trouve qu’elles ont toutes des