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de Milord Céton

percevant rien de farouche dans les regards de ce veillard, qui me tendit la main avec un sourire gracieux, qui remit le calme dans mon ame, j’eus assez de courage pour lui présenter la mienne. Il la prend, la serre, avance sa tête, comme pour m’inviter à l’embrasser ; ce que je fis avec la même confiance. Ce vénérable vieillard passant alors son bras autour de mon cou, à ce noble courage, me dit-il, je reconnois le sang des Cétons. Ah ! mon fils, je vois avec plaisir que tu ne dégénères en rien de la valeur de tes ancêtres. Tu vois en moi le premier de ta race. J’ai appris les malheurs arrivés dans notre famille, ceux dont tu es encore menacé, les duretés du quaker, & les ennuis de la charmante Monime.

Un génie du premier ordre a conduit tes pas vers ce château ; ce même génie veut bien, à ma prière, vous prendre l’un & l’autre sous sa protection ; mais, mon fils, pour achever de mériter ses faveurs, il faut lui donner une seconde preuve de ton intrépidité, en consentant de passer ici la nuit, au milieu des esprits qui habitent ce château. Vénérable vieillard, repris-je, d’un air libre & assuré, si le sang qui coule dans mes veines vous a d’abord été connu, croyez que l’amour de la gloire & celui de la vertu seront toujours les