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de Milord Céton.

faire parler sans lui offrir plus de cent pièces d’argent ; qu’il pouvoit en mettre cent sept, cent onze ou cent treize, pourvu que le nombre qui excède le cent fût impair. On m’en donna cent treize afin d’avoir une réponse favorable.

Muni de cet argent, je fus trouver Arlequin, dont l’accord est fait entre nous de partager toutes les bonnes fortunes qui nous viennent. Il faut de la droiture dans ces traités, & je puis dire que je n’en ai jamais manqué. Je racontai à mon camarade tout ce que je venois d’apprendre, & nous convînmes qu’il me seconderoit dans cette entreprise. Je retournai chez monsieur Oronte. Quoi ! dit Louvette, c’est à cet homme que vous avez affaire ? Oh ! j’ai bien l’honneur de le connoître. La vieille Argine, qui étoit jadis ravaudeuse, va tous les jours à la toilette de madame lui expliquer son marc. Vraiment c’est cette dame qui l’a produite dans plusieurs maisons, où elle fait bien son compte. Eh bien, mon cher, ce trésor l’ont-ils enfin trouvé ?

Patience, reprit Fourbison ; je dis à monsieur Oronte que l’esprit avoit répondu : fouillez, & que sur cette réponse je ne faisois nul doute qu’il n’y eût des sommes considérables d’enfouies dans la terre. Je vis alors briller la joie dans les yeux de monsieur & de madame, dont rien ne se fait que par ses ordres. Elle me pro-