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pris des jupes garnies de cercles, & en augmentant l’élégance de leurs parures, elles avoient appris à se peindre le visage de plusieurs couleurs : elles avoient aussi introduit les vapeurs, qui, par succession de tems, sont passées aux hommes. Le second chapitre m’apprit en quelle année les petits-maîtres avoient inventé la variété des équipages & de leurs habits, les airs étourdis, les complimens légers, débités d’une voix traînante ; les soupirs divins, les amours d’un jour, les petites maisons, les pantins, les navets fleuris, & mille autres petites curiosités semblables. J’en visitai plusieurs, qui me parurent assez peu intéressantes, ce qui rallentit beaucoup ma curiosité. Surpris de n’y trouver que des contes de fées, plus propres à amuser des enfans, qu’à satisfaire l’esprit d’un savant : pas un seul livre de morale, pas un d’histoire, ni pas un d’instruction. Ce n’étoit que des contes, de petits romans remplis de fictions & d’hiperboles, qu’il nous assura néanmoins avoir un sens allégorique. Je ne puis concevoir, dis-je, monsieur, qu’un homme d’esprit, qu’un savant s’amuse de pareilles fadaises. N’avez-vous point ici d’auteurs plus zélés pour leurs compatriotes, qui puissent s’occuper du soin de les instruire, en leur remettant sous les