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nine, Trotsky, Kameneff, Zinoviev et quelques autres, sont-ils du nombre ? Pour répondre à cette question il est nécessaire de s’extérioriser de la moralité courante, bourgeoise, française en particulier, si différente de celle qui est pratiquée dans les milieux de propagande de la religion maximaliste, cette dernière se réglant uniquement d’après le principe d’Ignace de Loyola « tous les moyens sont bons pour arriver au but ». Si l’on adopte ce point de vue, la question de savoir si Lénine, Trotsky et consorts se sont enrichis personnellement au cours de la révolution, s’ils ont placé ou non de l’argent en Allemagne, s’ils ont profité des spoliations en Russie, dont ils ont été les instigateurs, perd tout intérêt général. Elle ne donne matière qu’à une étude d’ordre psychologique individuel. En fait, il est incontestable que la plupart, parmi les meneurs importants bolcheviks, ont usé de la complaisance du gouvernement pour pénétrer en Russie au cours de la guerre et qu’ils ont largement profité de l’argent allemand pour leur propagande. Les révélations à ce sujet, qui ont été faites dernièrement dans les colonnes du journal le Petit Parisien, ont profondément ému l’opinion publique française. Il ne reste qu’à regretter que le trafic honteux pratiqué entre les chefs bolcheviks et les Boches ne soit arrivé à sa connaissance que si tard. La documentation fournie par le Petit Parisien a été, du reste, déjà en majeure partie reproduite par les quotidiens russes, lors de l’étouffement de la première émeute bolchevik en juillet dernier, à la suite de laquelle Lénine, Trotsky, Kolontay et autres furent arrêtés par le gouvernement Kerensky sous l’inculpation de connivence avec l’ennemi. Cette documentation fut même l’objet d’une publication spéciale éditée par un révolutionnaire connu, un des échappés des prisons de Sibérie, Alexinsky, ami et bras droit de Plekhanov. Tout le monde, à Pétrograde, put savoir que les marins de la flotte de la Baltique, qui prirent une grande part à cette émeute, furent trouvés porteurs de fonds considérables (de 500 à 1.000 roubles). Il a été facile d’obtenir à ce moment l’aveu, de la part des soldats et ouvriers,