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XLIV
RONDEAUX

Pour plus de commodité, nous emprunterons à Gracien du Pont le mot de quatrain pour désigner le rondeau ayant seulement 4 vers au premier couplet, et réserverons le terme de rondeau double au rondeau ayant plus de vers. Nous aurons ainsi à passer en revue 3 sortes de rondeaux : les rondeaux simples, les rondeaux quatrains et les rondeaux doubles.

Io Rondeaux simples.

Les rondeaux simples « n’ont que deux lignes en clause entière, c’est le vieil jeu », nous dit Pierre Fabri[1]. Les plus anciens exemples de rondeaux ne nous présentent en effet, comme nous l’avons vu plus haut, que 2 vers au premier couplet. Cette forme, ab | aa | abab, a pris dans la seconde moitié du xve siècle le nom plus spécial de rondelet qui primitivement s’appliquait à tous les rondeaux ; depuis le xvie siècle, elle ne s’appelle plus que triolet et a conservé ce nom jusqu’à nos jours[2]. Notre recueil en offre plusieurs exemples, que nous désignons par le numéro d’ordre de l’édition :

α — Vers de 4 syllabes no lxxviii.
β — Vers de 8 syllabes nos iiilxxixcxlvii.

IIo Rondeaux quatrains.

Il faut distinguer les rondeaux quatrains suivant qu’ils ont des vers d’un nombre plus ou moins grand de syllabes, suivant que leurs refrains se répètent plus ou moins

  1. Op. cit.,fol xxxiii.
  2. Gracien du Pont, Art et science de rhetoricque metriffiée (éd. 1539), fol xxii vo.