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XXXIX
INTRODUCTION

rie d’énumérer un certain nombre de rondeaux qui peuvent se résumer en trois types, tous écrits en vers décasyllabiques. Le premier, que Deschamps appelle le rondel sangle (rondeau simple), se présente sous la forme ab | aa | abab, dans laquelle les lettres italiques correspondent aux vers de refrain. Le second type est le rondeau double[1], où chaque couplet a un nombre de vers double, soit abab | abab | abababab. Le troisième type[2] n’a que 3 vers au premier couplet : il semble particulier au xive siècle et ne se retrouve guère plus tard : abb | abab |abbabb. Voici l’exemple qu’en donne Deschamps, déjà publié à quelques variantes près dans l’édition de ses œuvres[3] :

Nul ne tendit oncques a cheval d’or
Qu’il n’en eüst la bride en son vivant,
Se du querir fu saige et diligent.
 
Diligence est un tresnoble tresor
Et qui a fait enrichir mainte gent.
Nul ne tendit oncques a cheval d’or
Qu’il n’en eüst la bride en son vivant.
 
Le contraire ne vy oncques encor,

    nationale (nouv. acq. fr. 6221), qui portait dans la bibliothèque Ashburnham le no 523 du fonds Barrois.

  1. Dans l’exemple d’Eustache Deschamps le premier refrain manque et les couplets sont mal coupés ; ce rondeau a été publié avec variantes nombreuses dans les Œuvres complètes d’Eustache Deschamps (édition du marquis de Queux de Saint-Hilaire, t. IV, p. 33.
  2. Eustache Deschamps le nomme à une place balade rondel, mais il semble qu’il y a là une erreur. M. P. Meyer a montré (Bulletin de la Société des anciens textes français, t. XII, p. 84, en note), combien était fautif le ms. ayant servi à Crapelet ; le ms. Barrois ne vaut pas mieux.
  3. Op. cit., t. IV, p. 168. Nous donnons le texte du ms. Barrois 523.