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XII
RONDEAUX

quant à des pièces dont Eitner nous a conservé les premiers vers[1].

L’unique rondeau de cet auteur, fourni par notre manuscrit (no clxxxii, p. 153) a cela de remarquable qu’il a la forme surannée à cette époque d’un Jeu parti.

Cleremont (Monseigneur de). — Le comte de Clermont dont il s’agit ici, est celui qui, né en 1426, devenait plus tard, en 1456, duc de Bourbon, après la mort de son père Charles Ier, et, sous le nom de Jean II le Bon, se mêlait aux luttes politiques du temps, entrait dans la ligue du Bien public, en 1464, et mourait connétable de France en 1488. Jean II avait épousé en 1447 Jeanne de France, fille de Charles VII ; il était donc neveu, à la mode de Bretagne, de Charles d’Orléans. Par suite nous nous étonnons que M. d’Héricault dans son édition de Charles d’Orléans[2] ait hésité à lui attribuer la paternité d’une chanson et de sept rondeaux[3], alors que dans la réponse à une de ces pièces, Charles d’Orléans traite le « duc Bourbonnois » de « parent et alyé[4]. » Aucun autre comte de Clermont ou duc de Bourbon ne justifie cette appellation. Jean II est d’ailleurs connu comme protecteur des lettres ; c’est à lui que Villon adressait, en forme de ballade, une requête

  1. Bibliographie der Musik-Sammelwerke des xvi und xvii Jahrhunderts (1877) p. 437.
  2. Éd. d’Héricault, t. II, p. 301.
  3. Ibid. p. 53, 141, 147, 152, 184, 238, 242 et 243.
  4. Ibid. p. 239. Deux autres rondeaux du comte de Clermont sont publiés dans l’édition Guichard des Poésies de Charles d’Orléans, p. 354 et 425.