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cette histoire, pas même le méchant mandarin ; l’auteur n’a pas voulu de sang sur es figures suaves de ses héros : I-Toreng et Tchoun-Hyang gardent jusqu’au bout leur exquise bonté, leur noblesse, si haute que nous ne pouvons rien leur opposer de plus grand dans notre orgueilleuse Europe. Cette même jeune fille, qui a rejeté tout vain scrupule de pudeur pour se donner à son amant, sera d’une inébranlable fidélité ; aucune action vile, aucune parole envenimée par le soupçon ne lui viendra dans l’infortune. Dès qu’I-Toreng est parti, elle se vêt pauvrement, elle met dans un coffre ses parures, ces mêmes parures qu’elle fera vendre plus tard pour secourir son ami. Après une longue absence, I-Toreng se montre à la lucarne de la prison et elle le regarde :

« Oh ! — s’écrie-t-elle, éclatant en sanglots, — il y a si longtemps ! si longtemps ! »