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à la critique, elle étoit toujours disposée à se condamner elle-même, et à approuver les jugemens les plus sévères ; elle profitoit des conseils qu’elle trouvoit dans les journaux, ou qu’elle recevoit de ses amis, pour revoir et pour corriger ses ouvrages, dont les dernières éditions offrent toutes des changemens heureux, des additions ou des coupures dictées par le goût, et dont le style est beaucoup plus châtié.

Sa mélancolie, son aversion pour le monde, n’avoient point entaché son caractère de cette misanthropie qui repousse toute affection tendre : elle éprouvoit le besoin d’aimer et d’être aimée ; et comme elle sut toujours se préserver des passions, elle reportoit sur sa famille et sur ses amis toute la sensibilité de son ame. Avec quelle simplicité touchante elle parle elle : même de ses sentimens ! « S’il m’a fallu, dit-elle dans la préface d’Elisabeth, aller jusqu’en Sibérie pour trouver le trait principal de cette histoire, je ne puis m’empêcher de dire que pour le caractère, les expressions de la piété filiale, et surtout le cœur d’une bonne mère, je n’ai pas été les chercher si loin ».

Elle peignoit l’amitié comme elle l’éprouvoit, par des actions et non par des protestations frivoles. Dans Mathilde veut-elle donner une idée de l’amitié qui unit Malek Adhel et Kaled, elle ne les compare point à Oreste et à Pilade, elle