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que temps avant de mourir, elle avoit entrepris d’écrire un livre sur la religion chrétienne prouvée par les sentimens, et que le catholicisme devoit, dans un pareil sujet, lui offrir plus de ressources que la réforme.

Madame Cottin vivant isolée, et babituellement plongée dans la méditation, préparoit et mûrissoit les sujets qu’elle se proposoit de traiter. Aussi, lorsqu’elle prenoit la plume, écrivoit-elle avec une prodigieuse facilité, et son travail n’étoit-il jamais arrêté par l’embarras de rendre ses idées. Cette rapidité de composition donnoit de la chaleur et du mouvement à son style, mais ne lui permettoit pas d’y mettre cette pureté et ce fini qui caractérisent nos grands écrivains. On remarque dans ses ouvrages des incorrections, des tournures forcées ; quelquefois l’expression. est hasardée et bizarre ; mais on voit que l’auteur ne l’a point cherchée, qu’elle s’est présentée d’elle-même ; et comme elle ajoute presque toujours à l’énergie de la pensée, on la préfère souvent à une expression moins hardie, et par conséquent moins forte.

En parlant de cette facilité de madame Cottin, je suis loin de prétendre que ses ouvrages lui aient coûté peu de travail. Elle les écrivoit avec rapidité, mais c’étoit après les avoir médités longtemps. Le roman de Claire d’Albe, qui a paru en 1798, et que l’on dit avoir été composé en