Page:Anonyme - Notice sur la vie et les ecrits de madame Cottin.djvu/84

Cette page n’a pas encore été corrigée

Cottin leur a donné les sentimens de religion qui étoient profondément gravés dans son propre cœur ; et les idées religieuses qui dominent — dans les divers caractères, y ajoutent un nouveau charme. Quoique née dans la religion prétendue réformée, elle s’est plue à mettre en scène des femmes qui appartenoient à la religion catholique ; c’est dans cette religion qu’elle a trouvé ses deux chefs-d’œuvre, Mathilde et Elisabeth ; — elle y a puisé ses sifuations les plus fortes et les plus touchantes, les mouvemens les plus généreux, les sentimens les plus nobles et les plus purs, les actes de la résignation la plus sublime. Cette religion avoit plus d’attraits pour elle que le culte protestant, qui est dégagé de toutes formes extérieures. Il est aisé de reconnoître combien elle étoit vivement frappée des beautés de la religion catholique, par l’enthousiasme véritable qui l’anime lorsqu’elle décrit la pompe.des cérémonies, et lorsqu’elle trace le tableau de la piété fervente de ses héroïnes. Malgré cette prédilection marquée pour un culte qui n’étoit pas le sien, malgré les dispositions que quelques personnes ont cru apercevoir en elle, elle n’a point quitté la religion dans laquelle elle avoit été élevée ; et peut-être, en peignant les combats intérieurs de Malek Adhel, n’a-t-elle fait que peindre sous certains rapports la situation de son ame. Ce qu’il y a de certain c’est que, quel-