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sur-le-champ. Satisfaite de la victoire qu’elle vient de remporter sur elle-même ; réconciliée avec sa conscience, elle descend au salon afin de confirmer par sa présence tout ce qu’elle a écrit. Elle entre, elle voit Frédéric pâle, abattu, désespéré ; toutes ses résolutions sent oubliées. M. d’Albe est obligé de sortir ; Claire réunit tout ce qui lui reste de force et de vertu pour le suivre ; Frédéric la retient ; elle ne peut plus dissimuler son amour, se montre aussi passionnée que son amant, et n’arrête ses transports que implorant sa pitié.

N’ayant pas intention de faire une analyse de l’ouvrage, mais seulement d’examiner les situations, je passe sur les remords qui suivent cette foiblesse de Claire, et sur le départ de Frédéric dont elle exige l’éloignement. Ils gémissent séparés l’un de l’autre, et l’on essaie de les guérir d’une passion funeste en leur persuadant mutuellement qu’ils s’oublient. Cette combinaison amène des développemens nouveaux. En voyant la sombre résignation de Frédéric, la douleur plus calme et non moins profonde de Claire, on ne peut s’empêcher de plaindre ces deux victimes d’un amour criminel à la vérité, mais contre lequel ils ont lutté en vain.

Après avoir admiré avec franchise le talent remarquable que l’auteur a déployé dans ce charmant ouvrage, j’éprouve quelque regret à parler