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laisser soupçonner le secret de ses vertus. Quel plus noble emploi d’an beau talent !

Si quelques personnes s’obstinoient à ne voir dans les discours de mistriss Clare qu’un jeu d’esprit, qu’une de ces déclamations vagues que souvent un auteur met sans intention marquée dans la bouche de ses personnages, il sufiroit, pour lever tous les doutes, de citer le commencement de la Préface d’Amélie Mansfeld, le premier roman publié après Malvina. « J’ai dit dans Malvina qu’une femme étoit répréhensible lorsqu’elle faisoit imprimer ses productions. Quelques personnes ont censuré cette observation ; elles ont eu raison, non parce que mon observation étoit fausse, mais parce qu’il étoit déplacé de l’établir dans un ouvrage que je livrois au public. Je contrariois le précepte par l’exemple ».

Maintenant donc que nous sommes bien certains de connoître l’opinion de madame Cottin sur le genre de composition qu’une femme peut se permettre, lorsqu’elle n’est pas d’ailleurs retenue par ses devoirs comme mère de famille, maintenant qu’elle nous a découvert sa manière de voir et de présenter les choses, jetons un coup d’œil sur ses romans.

L’action de Claire d’Albe est tellement simple, tellement dégagée d’événemens accessoires et de personnages épisodiques, qu’un auteur ordinaire