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combattu avant de rien livrer au public, avant même de s’exposer à la tentation en mettant la dernière main à un ouvrage. Elle avoit fait quelques esquisses, mais elle n’avoit rien terminé. Enfin le sujet de Claire d’Albe se présente, la séduit et l’entraîne ; elle se décide : mais elle ne peut dissimuler l’inquiétude qui l’agite ; elle se borne ; dit-elle, à écrire le récit fait par une personne de sa société ; elle l’écrit avec rapidité, sans se donner la peine ni le temps de le revoir, « Je sais bien, ajoute-t-elle, que pour le public le temps ne fait ries à l’affaire ; aussi fera-t-il bien de dire du mal de mon ouvrage s’il l’ennuie ; mais sil m’ennuyoit encore plus de le corriger, j’ai bien fait de le laisser tel qu’il est ». Une fois son parti pris, elle semble craindre de se laisser le temps de la réflexion,

Mais dès son deuxième ouvrage elle ne peut s’empêcher d’aborder la question des femmes auteurs, et elle la traite avec autant de franchise que de modestie ; peut-être même beaucoup de personnes y trouveront-elles trop de sévérité. Madame Cottin ayant supprimé tout ce passage dans la deuxième édition de Malvina, on a respecté ses intentions et on ne l’a pas rétabli dans le roman. Mais pour ne pas priver entièrement le lecteur des sages réflexions d’une femme aussi éclairée et aussi raisonnable, sur une matière dont elle avoit fait l’objet de ses méditations, on