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désira qu’elle composât un ouvrage, mais sa modestie craignoit les regards du public ; elle n’ambitionnoit pas d’autres suffrages que ceux de ses amis ; satisfaite de leur plaire, de contribuer à leur amusement, elle paroissoit décidée à ne travailler que pour eux seuls.

Il étoit difficile néanmoins qu’elle résistât longtemps à leurs sollicitations pressantes, et à l’impulsion plus pressante encore de son imagination qui avoit besoin de s’épancher. Voici comment elle explique elle-même la circonstance qui la porta à écrire son premier ouvrage : « Le dégoût, le danger ou l’effroi du monde, ayant fait naître en moi le besoin de me retirer dans un monde idéal, déjà j’embrassois un vaste plan qui devoit m’y retenir long — temps, lors- qu’une circonstance imprévue m’arracha à ma solitude, et à mes amis, me transporta sur les bords de la Seine, aux environs de Rouen, dans une superbe campagne, au milieu d’une société nombreuse. Ce n’est pas là que jé pouvois travailler, je le savois : aussi avois-je laissé derrière moi tous mes essais. Cependant la beauté de l’habitation, le charme puissant des bois et des eaux, éveillèrent mon imagination et remuèrent. mon cœur : il ne me falloit qu’un mot pour. tracer un plan, ce mot fut dit par une personne de la société, etc. »

Ayant une fois fait les premiers pas dans la car-