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Préface.

« Dans votre propre pays, mon frère, dit Richard au roi de France, une affaire semblable a été décidée par un combat solennel entre l’homme et le chien, comme appelant et défendant. Le chien fut victorieux ; l’homme confessa son crime, et il fut puni de mort. — Je sais, mon frère, répondit Philippe, qu’un combat semblable a eu lieu sous le règne d’un de nos prédécesseurs, à qui Dieu fasse grâce ; mais c’était dans un temps déjà éloigné de nous[1]. »

Par conséquent, Walter Scott entendait parler de la légende primitive, non de la version qui place l’histoire au temps de Charles V, et sans doute il avait relevé le fait dans la chronique du moine de Trois-Fontaines.

L’auteur du mélodrame The Dog of Montargis, représenté pour la première fois sur le théâtre de Covent-Garden le 30 septembre 1814, n’était pas allé si loin en chercher le sujet. Cette pièce n’est qu’une imitation avouée de la pièce française de Guilbert de Pixerécourt[2].

Ainsi, on peut l’affirmer de science certaine, la chanson de la Reine Sibile ou de Macaire, en même temps qu’elle obtenait en France un succès prodigieux, se répandait à l’étranger, était connue, traduite, imitée, en Italie, en Espagne, en Hollande, en Allemagne, en Angleterre.

Méritait-elle tant d’honneur ? C’est une question résolue si l’on ne consulte que le goût des

  1. Traduction Defauconpret.
  2. The Dog of Montargis, or the Forest of Bondy, a melodrama in two acts. (Adapted from the french.) Lacy’s acting edition. Londres, sans date.