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Préface.

mais ce n’est point par caprice que je m’y suis laissé entraîner. Ce n’est pas non plus par simple conjecture que j’ai cru à l’existence du modèle dont notre poëme n’est à mes yeux que la copie défigurée. Ce poëme fût-il le seul en son genre, à n’en considérer que la forme, puisque le fond ne peut faire question, on serait déjà peu disposé à y voir une composition entièrement originale ; mais on s’y sent encore moins enclin quand on sait que sur les rayons de la même bibliothèque et ailleurs reposent des ouvrages analogues, lesquels, vérification faite, ne sont que d’anciens poëmes français altérés à divers degrés par des copistes ou par des jongleurs italiens.

Voici les titres des poëmes dont je veux parler, et dont il nous reste à la fois un ou plusieurs manuscrits purement français, une ou plusieurs copies plus ou moins italianisées :

Aliscans : une copie italianisée[1].

Anséis de Carthage : id.[2].

Aspremont : quatre copies italianisées[3].

  1. Venise, Bibl. de S. Marc, Ms. coté viii. civ. 5. Voyez le Romvart de M. Adalbert Keller, p. 29 et suiv., et les Handschriftliche studien de M. Adolf Mussafia (2e fascicule). Vienne, 1863, p. 29 et suiv.
  2. Paris, Bibl. impériale, Ms. fr., 1598, provenant de Mazarin.
  3. Paris, Bibl. imp., Ms. fr., 1598 ; Venise, Bibl. de S. Marc. Ms. iv. civ. 3 ; et Ms. vi. civ. 3. ?? Manuscrit 3205 de la seconde vente Solar. (Vendu 3150 fr. à un acquéreur inconnu.) J’ai eu sous les yeux ce dernier manuscrit ainsi que les trois autres. Pour les deux manuscrits de Venise, voyez les extraits qu’en a publiés M. Immanuel Bekker dans les mémoires de l’Académie de Berlin, année 1839, p. 252