Page:Anonyme - Le Bois sec refleuri, 1895.pdf/98

Cette page a été validée par deux contributeurs.

va falloir que je l’abandonne. Mais, je ne pourrai vivre plus longtemps, et je suis décidée à mourir.

— Ce serait très mal agir. Suivez plutôt mon conseil. Donnez votre enfant à quelque personne charitable, et venez vivre avec moi.

— Je ne demande pas mieux. Mais pourquoi ne voulez-vous pas me laisser emmener mon fils ?

— Parce que l’on ne reçoit pas d’enfants chez nous. Certes, il est douloureux pour vous d’abandonner cet enfant qui vient à peine de naître. Mais, puisque vous ne pouvez pas faire autrement, il faut vous résigner. Si vous continuiez votre route en portant votre fils, vous retomberiez bientôt entre les mains des brigands. Du reste, rien ne dit que vous ne puissiez pas retrouver un jour votre enfant. Devenu homme, il vous aidera à venger son père.

Tjeng-Si fut bien obligée de se rendre aux conseils de la religieuse. Elle enveloppa tant bien que mal l’enfant, en lui faisant des langes de ses propres vêtements. Puis elle voulut qu’il y eût un signe qui lui permît un jour de reconnaître son