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— Eh bien, vous me feriez le plus grand plaisir si vous consentiez à me donner vos chaussures en échange des miennes.

Cette demande parut très vivement intriguer Tjeng-Si. Elle ne comprenait pas dans quel but elle lui était faite. D’ailleurs la vieille femme ne lui laissa pas le temps de réfléchir.

— Vous êtes, lui dit-elle, comme moi, très fatiguée. Mais, vous êtes encore jeune, par conséquent capable d’endurer de plus grandes fatigues que moi, qui suis déjà âgée. Partez en avant. Si Sù-Roung arrive — et il ne peut tarder — je lui dirai que j’ignore dans quelle direction vous êtes allée. Remettez-vous donc en route, mais laissez-moi vos souliers, si vous voulez m’être agréable.

Tjeng-Si se leva aussitôt. Elle remercia sa compagne de son excellent conseil, puis lui remit ses chaussures, sans comprendre à quel mobile la vieille femme obéissait en lui adressant cette demande. Déjà elle s’éloignait, quand la vieille lui dit encore :

— Attendez, je vais vous indiquer la route que