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complices de son crime à un festin. La fête fut très animée. On but énormément, et bientôt tous les convives furent en proie à l’ivresse. Seul Sù-Yeng avait conservé sa raison. Il avait été désespéré de la tournure qu’avaient prises les choses et de son impuissance à empêcher le crime de s’accomplir. Aussi résolut-il de profiter de la situation pour porter secours, si c’était possible, à la malheureuse captive de son frère. Il quitta donc le festin, sans qu’aucun des assistants s’en aperçût. D’un pas rapide, il gagna le domicile de la vieille femme. Au moment d’entrer, il s’arrêta pour écouter ce qui se disait et, au milieu des gémissements de Tjeng-Si, il entendit ces paroles.

— De quel pays êtes vous ?

— De la capitale.

— Vraiment. Tiens, moi aussi j’ai habité Hpyeng-Yang.

— Alors comment se fait-il que vous vous trouviez ici ?

La vieille femme (car c’était elle qui conversait ainsi avec Tseng-Si) poussa un profond soupir :