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un rêve ! Regarde ton vieux père aveugle, et songe à ce qu’il deviendrait s’il ne t’avait plus ! Non, n’est-ce pas, tu ne veux pas mourir ! ».

Sùn-Hyen éclate en sanglots. Sa fille essaye vainement de retenir ses propres larmes. Elle aussi, pleure et sent son cœur brisé. Le marchand témoin de cette scène est lui-même ému par ce spectacle déchirant. Il attire à lui la jeune fille et lui dit.

« Je vous donnerai encore cent sacs de riz, et nous ne partirons que dans trois jours ».

Tcheng-Y le remercia avec effusion, et le reconduisit jusqu’à la porte. Puis, quand elle fut en possession des cent sacs de riz, elle alla trouver le premier magistrat de la ville. Celui-ci consentit à se charger de l’entretien du vieil aveugle, en échange des cent sacs de riz qu’il reçut en dépôt.

Jusqu’au moment où le marchand revint la chercher, la jeune fille ne quitta plus son père, tâchant de lui prodiguer les plus douces consolations. Quand l’heure de la séparation sonna, ce fut déchirant. Sùn-Hyen, s’attachant désespéré-