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sacrifice de ma liberté afin d’assurer votre bonheur. Quand nous aurons ramassé assez d’argent, je rembourserai le prix du riz, alors, redevenue libre, rien ne m’empêchera de rester à jamais auprès de vous.

La jeune fille, heureuse d’avoir rassuré un moment son père, courut ensuite chez le marchand, s’informer de la date de son départ.

Le marchand lui répondit qu’on ne s’embarquerait pas avant trois mois. Durant tout ce temps la jeune fille fut constamment préoccupée de l’état de dénûment dans lequel son père allait se trouver après son départ. Qu’allait devenir le pauvre aveugle seul et sans ressources ? Cette pensée hantait nuit et jour l’esprit de Tcheng-Y. Aussi, dans sa pitié filiale s’efforçait-elle de ramasser quelqu’argent et quelques provisions qui permissent à l’aveugle de vivre sans soucis pendant quelque temps.

Bientôt les trois mois furent écoulés. Le marchand vint rappeler sa promesse à la jeune fille. Celle-ci lui demanda à parler une dernière fois à