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qu’il avait sauvé la vie à Sùn-Hyen, elle le pria instamment de continuer ses prières à Tchen-Houang, en faveur de l’aveugle. Le disciple s’y engagea et prit congé de la jeune fille.

Celle-ci toute radieuse de son sacrifice, courut retrouver son père. Elle lui remit l’engagement qu’il avait signé.

— D’où tiens-tu cette pièce ? demanda Sùn.

— Du disciple, auquel j’ai fait donner les trois cents sacs de riz que vous lui aviez promis.

— Mais, comment t’es-tu procuré tout ce riz, ma fille ?

— D’une façon, bien simple. Je me suis vendue, l’autre jour ?

— Que dis-tu ! Ah ! malheureuse, tu veux donc ma mort ?

— Ne vous chagrinez pas ainsi, mon père, et laissez-moi aller jusqu’au bout de ce que j’ai à vous dire. Il est vrai que je me suis vendue, mais je n’irai pas loin d’ici, et pourrai vous voir tous les jours. Vous n’avez donc pas lieu de vous désoler. C’est avec la plus grande joie que j’ai fait le