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— Oui, Mademoiselle. Vous aurez vos trois cents sacs de riz. Les voulez-vous sur le champ.

— Mais oui, avec plaisir. Cependant, attendez un moment. Il faut que j’aille prévenir mon père.

Tcheng-Y rentra dans la maison. Elle ne savait comment s’y prendre pour faire part à son père de sa fatale détermination.

Lui dire la vérité, se disait-elle, c’est le condamner à mourir de chagrin. Je me rappelle son inquiétude, le jour où je fus un peu en retard. Que sera-ce s’il ne me voit pas revenir. Mais le voilà…

La jeune fille se jette au cou de son père et lui dit d’une voix joyeuse :

— Mon père, j’ai trouvé un moyen de vous procurer les trois cents sacs de riz que vous avez promis au disciple. Faisons d’abord venir votre débiteur.

Quand le disciple fut là, Tcheng-Y le conduisit chez le marchand et lui fit remettre les trois cents sacs de riz. Elle lui demanda en échange le papier signé par son père, et après l’avoir remercié de ce