Page:Anonyme - Le Bois sec refleuri, 1895.pdf/76

Cette page a été validée par deux contributeurs.

diminuait considérablement sa joie. Lui dont la fille était obligée de mendier pour ne pas le laisser mourir de faim, n’arriverait jamais à remplir l’engagement qu’il avait contracté. Il regrettait même d’avoir donné une promesse qu’il ne pourrait jamais tenir.

Sùn, fut tiré de ses rêveries par l’arrivée de sa fille.

— D’où, vous vient cette mélancolie, mon père ? demanda l’enfant. Est-ce parce que je suis en retard aujourd’hui, que vous semblez si triste ?

Je vous demande mille fois pardon. J’étais allée au cimetière, et de là, recueillir des aumônes. On m’a donné quelque nourriture, comme vos doigts vous permettront de le constater. M’avez-vous pardonné ?

— Ce n’est pas toi, ma chère enfant qui me rend triste. Ecoute, ce qui m’est arrivé. Ne te voyant pas revenir, et pris d’inquiétude, je voulus aller à ta rencontre. En route, je tombai dans un lac, et me croyais perdu, quand je fus sauvé par le disciple d’un anachorète. Cet homme me rame-