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— Rien n’est plus vrai, répondit gravement le disciple.

— Mais que dois-je faire, renseignez-moi !

— Il faut que vous me donniez trois cents sacs de riz. Je prierai à votre place.

— Hélas ! je ne puis vous donner ce que vous me demandez.

— Cela ne fait rien ; je ne demande pas la livraison immédiate de ces trois cents sacs. Il suffit que vous preniez l’engagement par écrit, de vous acquitter quand vous en aurez les moyens.

— J’accepte, à ces conditions, reprit Sùn. Le disciple lui tendit un livre, sur lequel le pauvre aveugle apposa sa signature.

— Je suis forcé de vous quitter, dit alors le disciple.

— Alors, au revoir, et à bientôt.

Resté seul, Sùn réfléchit à ce que lui avait dit le disciple. La perspective de revoir la lumière du jour, et d’arriver au faîte des honneurs, remplissait son âme d’une douce émotion. D’autre part, l’obligation de fournir trois cents sacs de riz,