Page:Anonyme - Le Bois sec refleuri, 1895.pdf/74

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Aujourd’hui je me suis hasardé hors de ma maison pour aller au devant de ma fille. Celle-ci n’est pas rentrée à l’heure habituelle, et alors je me suis mis en route. Voilà comment je suis arrivé à tomber dans le lac, dont je ne serais plus jamais sorti, sans votre intervention. Vous m’avez sauvé la vie.

— Je n’ai fait que mon devoir, dit le disciple.

Il prit Sùn par le bras, et l’accompagna jusqu’à sa demeure. En route il lui demanda :

— Ajouterez-vous foi, à ce que je vais vous dire.

— Certainement.

— Eh ! bien, je vous prédis, ou plutôt je lis sur votre visage, que vos malheurs ne dureront pas toujours. Dans trois ans vous recouvrerez la vue, et de plus vous deviendrez premier ministre. Aucune fortune n’égalera la vôtre. Pour atteindre ce but, il vous faudra prier Tchen-Houang (l’empereur du ciel).

— Ai-je bien entendu, demanda Sùn au comble de l’étonnement et de la joie.