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San-Houni, compromis dans la même affaire, dut s’exiler à Ko-Koum-To. Il a partagé mon malheur, car lui aussi descend d’une excellente famille. Je songe avec chagrin que depuis mon arrivée dans cette île, je suis sans nouvelle de mon vieil ami.

— C’est que sans doute, il ne lui est pas possible de communiquer avec vous, dit l’enfant pour consoler le vieillard. Elle ajouta : Excusez-moi, mon père, il est temps que je sorte pour travailler.

— Va, mon enfant ; et rentre de bonne heure.

La petite Tcheng-Y, s’éloigna d’un pas rapide. Elle se rendit d’abord au cimetière pour prier un instant sur la tombe de sa mère. Tcheng-Y était aussi travailleuse qu’intelligente. Elle consacrait ses nuits à l’étude, et le jour, elle allait de maison en maison pour recueillir des aumônes. Souvent, dans ses rêveries, elle songeait à sa mère qu’elle n’avait jamais eu le bonheur de connaître.

Un jour, elle était allée comme d’habitude pleurer sur la tombe de celle qui lui avait donné le jour. Elle s’y était attardée, et n’était pas rentrée à la maison à la même heure que d’habitude.